De passage à Takayama – 高山市. Samedi 25 décembre, 15h44. Aussi prompt et raffiné qu’un pinceau sur du papier de riz, quelques petites secousses en prime, le chuintement du shinkansen hikari signe la fin de notre petit périple de trois jours. La douceur du soleil orangé qui inonde le wagon nous ferait presque oublier le froid ardent des allées enneigées de Shirakawa-gô, l’étape principale de notre voyage. Deux jours plus tôt, le pessimisme était pourtant de mise à notre arrivée à Takayama où, à la place de la neige convoitée, c’est une bruine froide et pénétrante qui nous accueillit.
Malgré la météo peu coopérative, Takayama fut sans surprise, et c’est une bonne chose. Nombre de petites villes sont présentées comme préservées dans les guides de voyage et ne le sont au final que de manière bien trop parcellaire, gâchant un peu l’espoir du voyageur naïf que je suis de pouvoir plonger dans une atmosphère d’une autre époque. La situation à Takayama fut tout autre. La petite ville a le mérite d’avoir su préserver et développer son charme d’antan en l’intégrant dans une dynamique de développement fondée en grande partie sur le tourisme. Ce cachet si particulier est à peu près tout ce que vous y trouverez d’ailleurs : le plaisir d’évoluer dans une bourgade tranquille, de flâner parmi les échoppes rénovées mais à la devanture boisée, exquis mélange de modernité et tradition. Lueur chaleureuse enveloppant un comptoir au fond d’une allée : c’est un maître sake qui fait goûter ses productions à un couple de passage. Craquement du parquet et murmure feutré des tissus sur les tatamis : les vieilles demeures de la ville s’apprécient dans le silence relatif de leur ossature de bois.
Il y a bien sûr la tera-machi, le quartier des temples, tout ce qu’il y a de plus adorable et paisible, accrochée au flanc de la montagne et surplombant légèrement la ville. Mais là encore, un temple reste un temple, un sanctuaire reste un sanctuaire. Passez-y après un séjour à Kyoto ou Nara et vous n’éprouverez qu’ennui et lassitude ; traversez-le à votre rythme, pour le plaisir du silence, pour la suavité de la promenade, ne suivant aucun itinéraire si ce n’est celui dicté par vos caprices et humeurs et vous y trouverez certainement votre compte, et peut-être plus encore.
Infos pratiques
Accès : ne manquez pas de récupérer la carte de Takayama en français à l’office du tourisme juste en face de la gare, elle comprend toutes les informations dont vous pourrez avoir besoin (version TRÈS simplifiée en pdf ICI).
Liens utiles et références : Site officiel de la ville (fr) – Site sur Enkû (jp)
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Date des clichés : 2010/12/23 – Objectifs et Apn : Tokina 12-24 et Canon EF 24-105mm sur Canon EOS 40D