Si l’on évoque souvent les cerisiers et le printemps en parlant du Japon, on a tendance à occulter la passion des nippons pour les différentes saisons et leurs fleurs respectives. Les hortensias de la mi-juin n’échappent pas à cette fièvre florale et les temples comme celui de Hasedera à Kamakura sont littéralement envahis pour l’occasion.
Dans le cas de Hasedera, l’engouement est largement compréhensible et on ne rechigne pas vraiment à passer les 90 minutes d’attente nécessaires en explorant les édifices et allées du temple.
Une fois pénétré dans les allées fleuries, on n’a plus qu’à profiter de la trentaine d’espèces d’hortensias qui sont autant de bouquets parant la colline surplombant le complexe sacré.
Il faut bien avouer qu’on préférerait profiter du spectacle avec toute la sérénité et le calme qu’inspirent les lieux, mais la proximité avec Tôkyô réduit presque à néant vos chances de vous retrouver seul, particulièrement en week-end.
Je ne peux cependant que vous recommander l’expérience, car, bien que détestant la foule et n’ayant pas un intérêt des plus poussés pour nos confrères végétaux – une erreur j’en conçois, j’ai vraiment apprécié cette balade et mon appareil n’a pas eu le temps de se reposer.
Sans vouloir trop dévier du sujet, il est vraiment intéressant de voir à quel point la vie nippone est rythmées par les saisons. Cela est sûrement valable pour presque tous les pays, mais je ne peux m’empêcher de penser que le Japon reste, comme pour beaucoup de choses, une exception.
Même dans un paysage urbain aussi dense que celui de Tôkyô, tout est là pour vous rappeler que l’été a commencé : les climatiseurs ronronnent de partout; lycéens, employés de gare et policiers passent à l’uniforme d’été; la pastèque se retrouve mise à toutes les sauces et ne manque pas d’être présente sur les « cartes de voeux d’été »; on ne peut faire deux pas sans avoir envie d’une gorgée d’happôshu (bière allégée en malt pour éviter une partie des taxes sur l’alcool); et tant d’autres choses que je ne saurais vous citer.
Le Japon et son peuple changent à chaque saison et l’on devrait bien préciser la période de l’année concernée lorsqu’on s’attelle à la lourde tâche d’en parler.