Izu : Temple Renchaku-ji

Le Renchaku-ji
Le Renchaku-ji

Une journée comme je les aime – ロッククライミングへ・伊豆の連着寺. Est-ce le lever aux aurores ? La rando matinale ou la journée d’escalade qui a suivi ? Ou encore le rhume des foins ? Je n’en sais rien mais je me suis levé avec l’impression d’avoir une énorme gueule de bois. Grosse barre au niveau du front, douleurs musculaires dans tout le corps, mou à rendre jaloux un Flamby (la languette en moins) et le cerveau en compote : dire que je n’étais que l’ombre de moi-même serait un euphémisme. Le programme de la veille était chargé, certes, mais quand même !

Gare de Jôgasaki-Kaigan
Gare de Jôgasaki-Kaigan

Lundi 19 mars, 5h30. Je monte dans mon train plutôt frais et gaillard malgré mes trois simples heures de sommeil. La route est longue jusqu’à Izu et je les passe en grande partie à flâner et à pester contre moi-même de ne pas avoir pensé à acheter un seishun 18-kippu la veille. Le contrôleur en gare d’Atami, où j’avais quelques minutes avant ma correspondance, ne fait qu’ajouter à mon agacement. Expliquer que les guichets étaient fermés à mon heure de départ ne change rien à la donne : je dois payer mon trajet pour le tronçon déjà parcouru. Ailleurs, je ne dis pas, mais ici, où on peut s’acquitter de ses frais de transport en cours de route ou même une fois arrivé, je n’arrive pas à comprendre la logique m’empêchant de faire valoir un ticket valable pour toute la journée. Peu importe, mon escapade du jour s’annonce excellente et j’arrive à me convaincre de laisser ces petits tracas derrière moi : on arrive en gare de Jôgasaki-Kaigan.

Cerisier dans le Renchaku-ji
Le cerisier de Renchaku-ji.

Descendu du train, je me dégourdis un peu les jambes en attendant que les lycéens qui étaient avec moi s’éloignent du petit chalet de bois : une architecture bien peu familière pour une gare et je ne peux m’empêcher de faire mes premiers shoots de la journée pour immortaliser ces beaux rondins ferroviaires qui font plaisir à voir dans cet environnement somme toute assez champêtre. L’heure passe cependant, et j’ai beaucoup à voir avant de retrouver mon groupe de grimpeurs favoris à la gare de Futo. Je ne sais pas trop ce qui m’y attend, comme d’habitude, mais c’est d’un pas léger et rapide en raison du froid encore tenace que je me dirige vers le temple de Renchaku-ji. La petite route qui y mène a des airs de rue californienne avec ses palmiers plantés à intervalles réguliers. Avec la mer très proche, on pourrait presque s’y laisser prendre, mais un cerisier en fleurs narguant fièrement les arbres tropicaux nous rappelle sans compromis aucun où nous sommes : Japon, terre de contrastes.

Le Jizô contre la sénilité du Renchaku-ji
Le Jizô contre la sénilité.

Ayant choisi le Renchaku-ji un peu au hasard sur Google map la veille pour la seule raison qu’il faisait une bonne étape dans mon itinéraire improvisé, je me retrouve à hésiter à en gravir les escaliers alors que ceux-ci ne sont plus qu’à quelques mètres de là. Il faut dire que la structure a l’air moderne et je suis loin d’en être à mon premier temple. Il serait cependant stupide de rebrousser chemin si près du but et je commence donc à arpenter les lieux encore vierges de tout visiteur. Dans toute sa simplicité, le temple a un charme certain qu’il doit en grande partie à son écrin naturel et à l’heure encore matinale. Il y a des écureuils un peu partout jouant autour d’un grand arbre très certainement plusieurs fois centenaire, et de petits oiseaux tout verts et peu farouches malgré mon approche profitent des fleurs d’un magnifique cerisier. Bref, le genre de coin dans lequel on ferait une bonne sieste sans se soucier de quoi que ce soit.

La côte depuis le Izu-Kaiyô-Kôen...
La côte depuis le Izu-Kaiyô-Kôen…

Un point noir cependant : un haut-parleur crache en continu des explications sur le temple. Si je suis content d’apprendre que ce temple est rattaché à la secte Nichiren car ce dernier avait dérivé jusque là après son exil de Kamakura et quelques autres détails amusants sur le Jizô pour ne pas devenir sénile, la répétition inlassable de cette rumeur nasillarde défigure d’une grande cicatrice sonore la sérénité encore palpable des lieux. Il est cependant temps de partir car la prochaine étape de mon parcours est encore loin, et j’ai un sentier longeant la côte à dénicher…

Le Renchaku-ji
Vue d’ensemble.

Infos pratiques

Horaires : accès libre
Tarifs : accès libre
Accès : 15mn à pied – en sortant de la gare de Jôgasaki-Kaigan (ligne privée Izukyû), descendre la rue jusqu’à la petite nationale et tourner à droite ; continuer jusqu’au premier feu et tourner à gauche ; suivre la route principale jusqu’à la mer : Renchaku-ji est sur la droite
Liens utiles et références : Site officiel (ja)

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Date des clichés : 2012/03/19 – Objectifs et Apn : Lumix 7-14mm et Lumix 14-42mm sur Panasonic GF2

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