Himeji-jô, le château d’Himeji

姫路城

Château d'Himeji

Moi qui voyage le plus souvent en seishun 18 kippu, j’ai pour une fois dérogé à mes habitudes et pris le shinkansen pour aller découvrir Himeji et son château classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Avec un ciel moucheté de beaux nuages à l’opacité cotonneuse, le temps qui m’accueillit n’était pas forcément idéal, mais les éclaircies furent suffisamment nombreuses pour ne pas que j’en vienne à regretter le déplacement…

Château d'Himeji

Souvent qualifié de plus beau château du Japon, les superlatifs ne manquent généralement pas lorsque l’on parle de la bâtisse féodale qui préside sur cette petite ville située à l’ouest de Kobe. Mais me méfiant toujours un peu des endroits trop encensés, c’est avec tout de même une petite pointe d’appréhension que j’ai commencé à remonter l’avenue principale de la ville qui file en ligne droite depuis la gare vers le dit château (non sans faire une pause petit-déjeuner dans le Vie de France local). Mes craintes ont été cependant balayées bien avant que je ne pénètre dans le fief aux proportions tellement démesurées que l’on a d’abord du mal à en saisir l’importance : le château s’impose très vite dans le panorama urbain et le premier mot qui vient à l’esprit à mesure que l’on s’en approche ne peut être que « impressionnant ».

Château d'Himeji

Laissant de côté dans un premier temps l’entrée principale, j’ai commencé à contourner l’enceinte extérieure par la droite afin de mieux repérer la disposition du château. Éviter les endroits principaux et commencer par les alentours en me promenant au hasard des chemins est un de mes petits plaisirs de voyage depuis pas mal de temps déjà. Je trouve que cela permet de se faire une idée plus juste des lieux où l’on se trouve, tout en perpétuant un rite d’ores et déjà consacré lors de mes repas : garder le meilleur pour la fin. Ce sont malheureusement des cerisiers encore décharnés qui s’occupèrent de mon accueil, très certainement – je l’ai compris par la suite – pour que je m’extasie encore plus devant la belle toison dont s’était parée la haie d’honneur qui m’attendait à l’intérieur de l’enceinte.

Château d'Himeji

Outre une fatigue moindre, le trajet en shinkansen eut l’énorme avantage de me faire arriver tôt, m’épargnant une partie du flot de touristes qui se déverse en continu dans les lieux. L’heure matinale me permit ainsi de profiter au calme de la bâtisse médiévale, arpentant ses allées soigneusement entretenues, les longs corridors boisés de son annexe principale et les petits chemins parfois labyrinthiques de ses contreforts serpentant autour de la tour principale. Ce qui me marqua le plus et qui restera, je pense, mon impression finale, c’est l’extrême violence que cache toute cette beauté. Ou plutôt, c’est la finesse extrême grâce à laquelle une forteresse prévue dans ses moindres recoins pour tenir un long siège et repousser le plus tenace des assaillants peut se permettre de dégager une telle magnificence. Le « héron blanc » porte bien son nom : splendide et fatal, il étend ses longues ailes comme pour protéger Himeji et sait rester droit et fier en toutes circonstances, justifiant grandement sa légende d’oiseau immortel.

Château d'Himeji

Je suis venu, j’ai vu et j’ai désormais compris pourquoi Himeji-jô fait partie de nombreux itinéraires lors d’un premier voyage du Japon : un gros coup de cœur à découvrir lorsqu’il y a le moins de monde possible pour pouvoir profiter pleinement et à son rythme de ce qui est très certainement l’une des plus belles constructions qu’il m’ait été donné de voir lors de mes périples nippons. Et voilà ! On dirait bien que moi aussi j’y suis allé de mon superlatif. 😉

Infos utiles

Horaires : de 09h à 16h (de 09h à 17h de juin à août) – fermé du 29 au 31 décembre
Tarifs : adultes – 600 yen ; enfants (3 à 14 ans) – 200 yen
Accès : environ 15 mn à pied depuis la gare de Himeji
Web : page internet (japonaisanglais), Wikipédia (japonaisfrançais), vidéo sur le site de l’Unesco (anglais)

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Les autres étapes de mon voyage

Voyage dans le Kansai (03/2008) : Himeji-jô => Kôko-en => Nara le soir => Nijôjô de nuit => Nara : l’envers du décor => Tôdaiji => Quartier de Zôshichô => Wakakusa-yama => Uguisu-no-taki => En arpentant Kasuga-yama (fin)

 

Date des clichés : 2008/03/28

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