Nara en soirée – 日暮の奈良

Bien content de mon passage sur Himeji, il n’en restait pas moins que je ne savais pas encore où j’allais trouver un bout de natte pour la nuit. C’est alors que je me suis souvenu de mon ami Steph et de ses histoires de nuits de rêve passées pour une somme modique dans un ryokan de Nara. C’était ma destination du lendemain et il n’en fallait pas plus pour résoudre ce point tout ce qu’il y a de plus subsidiaire que le logement…


Il était vers les 16h30 quand j’arrivai à Nara et je dus me rendre bien vite à l’evidence : tous les hôtels – à part les plus chers et encore c’était limite – étaient complets. Après un rapide passage par les rares manga kissa du coin qui ne restent même pas ouverts toute la nuit, me voilà parti en direction d’un énorme love hotel – hé oui ! même là-bas… – se targuant d’offrir à ses couples-clients une panoplie complète de costumes. De l’infirmière au SM en passant par l’immanquable seifuku d’écolière, je confirme, on était pas loin de l’exhaustivité. À peine entré, seul bien entendu, que j’eus droit au regard suspicieux de la petite vieille de l’accueil : « Vous savez mon bon monsieur, on est un love hotel ici…  » Je retenus de justesse un « Vu le nombre de godemichés alignés dans vos vitrines, je me doute bien que vous n’êtes pas un gîte de bonnes soeurs ! » préférant une réplique légèrement plus neutre : « Ça, j’ai bien compris mais je veux juste savoir si vous acceptez les clients seuls et si oui, à quel prix. » Toujours aussi polie mais un peu moins gênée, elle m’annonça les tarifs pour la nuit, finissant de me convaincre que l’endroit n’était décidément pas fait pour moi…


Mais qu’importe ! Je savais qu’Osaka et sa multitude d’hôtels étaient à une poignée de minutes de là et à part le fait que j’eus à me trimbaler toutes mes affaires jusqu’au soir, je n’eus finalement pas le temps de regretter mon déplacement. Voir Nara en début de soirée, c’est certes l’assurance de se retrouver devant de nombreuses portes closes, mais c’est surtout l’immense bonheur de découvrir au calme une des villes les plus touristiques du Japon. Vous avancez la plupart du temps à contre-courant des visiteurs les plus tardifs, les complexes sacrés ont retrouvé toute la sérénéité dont ils ne devraient jamais être dépossédés et le soleil couchant vous offre une version remastérisée aux couleurs chaudes de paysages pourtant tellement connus qu’on pourrait presque en oublier – à tort – la beauté…

Voyage dans le Kansai (03/2008) : Himeji-jô => Kôko-en => Nara le soir => Nijôjô de nuit => Nara : l’envers du décor => Tôdaiji => Quartier de Zôshichô => Wakakusa-yama => Uguisu-no-taki => En arpentant Kasuga-yama (fin)

Date des clichés : 2008/03/28 – Apn : Canon EOS 40D


Horaires
: pour une simple promenade, accès libre dans tous les environs de la ville. Beaucoup de temples et/ou sanctuaires ferment au coucher du soleil, donc il ne faut pas s’attendre à beaucoup d’activité une fois la nuit tombée.
Tarifs : gratuit (en restant dans l’optique d’une simple balade)
Accès : à pied, en sortant de la gare de Nara avec le terminal de bus en face de soi, prendre la rue commerçante un peu plus loin sur la gauche et la remonter jusqu’à trouver un petit étang sur sa droite : c’est l’une des entrées du grand parc où se trouve une bonne partie des endroits à voir.
Liens utiles et références : page internet (japonaisfrançais), JNTO (français, brochure anglais)

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