Hatsumôde et Nouvel An au Zôjô-ji

Hatsumode au temple Zōjō-ji
Hatsumode au temple Zōjō-ji
Hatsumode au temple Zōjō-ji
Hatsumode au temple Zōjō-ji 増上寺

Premier temple, première foule – 増上寺の初詣. Considérant l’énorme flot de personnes qui se déverse dans temples et sanctuaires pour le passage à la nouvelle année, j’avais prévu cette fois-ci encore de rester au chaud à la maison pour profiter d’un moment de calme. Une invitation à dîner à la dernière minute, de bons plats et quelques verres remplis comme il faut, et me voilà finalement en route vers le Zôjô-ji pour le décompte et le hatsumôde, la première visite au temple de l’année.

Hatsumode au temple Zōjō-ji
Purification des amulettes de l’année passée.

À la sortie de la gare de Hamamatsuchô, je commençais presque à regretter : les trottoirs se noircissaient de monde à mesure que nous approchions de la première porte du Zôjô-ji. Le carrefour en face de cette dernière était piqué de policiers dont les mégaphones criaient des ordres pour essayer de canaliser la foule toujours plus abondante et frénétique à l’approche de minuit. Il restait peu de temps pour se trouver une place dans l’enceinte du temple et les gens poussaient plus que de raisonnable. Une fois entrés dans le fleuve humain, paisible en surface, nous avons été littéralement happés et écrasés un moment les uns contre les autres. Notre petit groupe se disloqua en l’espace de quelques secondes et nous décidâmes donc d’attendre après minuit avant de retrouver chacun, profitant, de loin, du lâché de ballons qui fait la réputation du Zôjô-ji chaque année.

Hatsumode au temple Zōjō-ji
Le torii du sanctuaire Kumano-Jinja dans l’enceinte même du temple.

Le décompte finit par commencer et c’est non sans un certain plaisir que je vis une partie des personnes repartir à peine minuit passé. Les lieux étaient devenus un peu plus praticables et je me sentis suffisamment à l’aise pour shooter un peu (que voulez-vous, j’ai mes habitudes et je ne prends des photos que quand je me sens bien ^^;). Les petites baraques de bouffe habituelles étaient bien entendu au rendez-vous, côtoyant les vendeurs d’amulettes protectrices, des sessions de taiko et de mochi-tsuki, le tout enrobé de longues langues de fumée odorante que laissaient échapper les bâtons d’encens incandescents et le grand feu de purification des amulettes de l’année passée. De ce que je connais et me souviens, c’est un paysage assez classique du Nouvel An. Mais le petit bonus, c’est la Tour de Tôkyô et sa robe bleutée qui affiche un 2012 visible de tous les recoins du temple. Moi qui faisais mon frileux, c’est avec un certain plaisir que j’ai redécouvert cette période de l’année riche en traditions diverses – et habitudes, qu’on se le dise. Excellent début d’année à tous !

Hatsumode au temple Zōjō-ji
La porte Sangedatsu-mon du Zōjō-ji – La foule s’agglutine.

[toggle title= »Sanctuaire shintô ou temple bouddhiste pour le hatsumôde ? » state= »open »]Après quelques recherches, il semblerait déjà qu’on ne se pose pas vraiment la question : les deux se font et semblent tout aussi légitimes l’un que l’autre. Si l’on en croit Talking About Japan, les sanctuaires seraient cependant favorisés pour tout ce qui est réjouissances, comme les mariages par exemple alors que, à l’opposé, les enterrement ont plutôt lieu dans les temples. Un peu plus précis et complet, la page japonaise de Wikipédia indique que le toshi-komori – 年蘢り, l’ancien nom du hatsumode – est d’origine shintô : le responsable de famille passait le 31 décembre et le 1er janvier dans le sanctuaire du ujigami, le dieu protecteur local. Je vous passe les détails du reste de l’évolution de cette tradition (sauf si ça en intéresse certains), mais, au final, depuis l’ère Meiji, le hatsumôde a lieu sans distinction dans sanctuaires et temples.

Hatsumode au temple Zōjō-ji
Tous les moyens sont bons pour avoir une bonne vue sur le lâcher de ballons.

Infos pratiques

Horaires : l’enceinte du temple est librement accessible
Tarifs : gratuit
Accès : sur les lignes JR (ligne Yamanote notamment), 10mn à pied depuis la gare Hamamatsuchô (prendre à gauche à la sortie nord et suivre toujours tout droit l’avenue) ; via le métro : station Daimon sur les lignes Asukusa et Oedo, stations Onarimon ou Shiba-kôen sur la ligne Mita.
Liens utiles et références : Zôjô-ji (ja) – Zôjô-ji (an)

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Hatsumode au temple Zōjō-ji
Dans l’enceinte du temple – Cerisier et ballons
Hatsumode au temple Zōjō-ji
Très certainement magnifique au printemps, ce cerisier donne une certaine classe lugubre au temple en hiver.
Hatsumode au temple Zōjō-ji
Le Dai-den (bâtiment principal) de Zōjō-ji et la tour de Tokyo.
Hatsumode au temple Zōjō-ji
Tout le monde participe aux 108 coups de cloche pour accueillir la nouvelle année.

Hatsumode au temple Zōjō-ji

Hatsumode au temple Zōjō-ji
Dans le fond, le Ankoku-den et la Tōkyō Tower.
Hatsumode au temple Zōjō-ji
Le feu pour purifier les anciennes amulettes n’a pas faibli une seule seconde, faut dire qu’il y a de quoi faire vu le nombre de visiteurs…

Hatsumode au temple Zōjō-ji

Hatsumode au temple Zōjō-ji
Les tâches noires sont en fait les ombres des passants.
Hatsumode au temple Zōjō-ji
Le Ankoku-den 安国殿 de plus prêt.

Hatsumode au temple Zōjō-ji

Date des clichés : 2012/01/01 – Objectifs et Apn : Lumix G Vario 7-14mm sur Panasonic GF2


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